Shilajit et cancer : un potentiel encore en étude

Le cancer est aujourd’hui la deuxième cause de mortalité dans le monde, juste après les maladies cardiovasculaires. De nombreux facteurs peuvent favoriser son apparition et sa progression : mutations cellulaires, toxines, radicaux libres, métaux lourds, virus, radiations ou encore inflammation chronique.

Dans ce contexte, certaines substances naturelles comme le shilajit suscitent l’intérêt des chercheurs. Cette résine noire issue des montagnes de l’Himalaya et d’autres régions du monde est riche en acides fulviques et humiques, des composés auxquels on attribue divers effets bénéfiques sur l’organisme.

Une composition unique aux propriétés prometteuses

Le shilajit est une substance organo-minérale qui résulte de la décomposition de matières végétales sur plusieurs milliers d’années. Utilisé depuis des siècles en médecine ayurvédique, il est réputé pour ses vertus revitalisantes. Sa composition, riche en antioxydants et en agents anti-inflammatoires, en fait un candidat potentiel pour la prévention de diverses maladies, y compris certains cancers.

Des effets anticancéreux observés en laboratoire

Des études récentes ont exploré les effets du shilajit sur des cellules cancéreuses. En 2016, des chercheurs ont constaté que cette substance pouvait induire l’apoptose, c’est-à-dire la mort programmée des cellules cancéreuses du foie, ce qui limite leur prolifération. Un mécanisme similaire a été observé en 2021 dans une étude portant sur le cancer de la vessie, où le shilajit a montré une toxicité notable contre les cellules tumorales. Ces résultats suggèrent que le shilajit pourrait jouer un rôle dans le contrôle de la progression tumorale.

Des tests encourageants

Au-delà des essais en laboratoire, des études menées sur des animaux ont révélé des effets protecteurs du shilajit. Chez des rats soumis à des radiations, la substance a semblé préserver les ovaires des dommages, suggérant un potentiel protecteur contre les effets secondaires des traitements anticancéreux.

Une autre recherche a montré que le shilajit pouvait renforcer l’efficacité de certains médicaments de chimiothérapie, tout en limitant les effets néfastes sur le foie et les reins.

Comment le shilajit pourrait-il agir contre le cancer ?

Les mécanismes d’action précis du shilajit sur les cellules cancéreuses restent encore à élucider. Toutefois, son action antioxydante, due à sa forte teneur en acide fulvique et humique, semble être un élément clé. En réduisant le stress oxydatif, il protège les cellules des dommages pouvant conduire à des mutations cancéreuses.

Par ailleurs, le shilajit est connu pour ses propriétés immunomodulatrices : il pourrait aider à renforcer le système immunitaire, lui permettant ainsi de mieux détecter et éliminer les cellules anormales avant qu’elles ne prolifèrent.

Un potentiel intéressant, mais des recherches encore limitées

Malgré ces résultats encourageants, il est important de souligner que la recherche sur le shilajit et le cancer en est encore à ses prémices. La plupart des études disponibles ont été réalisées in vitro ou sur des modèles animaux. À ce jour, aucun essai clinique d’envergure sur l’homme ne permet d’affirmer que le shilajit constitue un traitement efficace contre le cancer.

Précautions à prendre avant d’envisager une cure

Si le shilajit présente un potentiel intéressant en complément de la recherche contre le cancer, il ne doit en aucun cas être considéré comme un substitut aux traitements médicaux conventionnels. De plus, sa qualité peut varier en fonction de sa provenance et de son mode de fabrication. Il est donc essentiel de privilégier des produits testés et certifiés, et de consulter un professionnel de santé avant toute utilisation, en particulier pour les personnes souffrant de pathologies graves.

Conclusion

Le shilajit intrigue les scientifiques pour ses multiples propriétés biologiques, notamment dans le cadre de la prévention et du soutien des traitements contre le cancer. Toutefois, en l’absence de données cliniques solides sur l’humain, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions définitives.