Le métier de sophrologue : faire de l’harmonisation sa profession

Sommaire

Le métier de sophrologie consiste à exercer, comme son nom l’indique… la sophrologie. Cette discipline se situe au confluent de nombreuses pratiques, empruntant aussi bien à la relaxologie qu’au développement personnel de manière plus large. Certains vont jusqu’à y voir une forme de philosophie. Autrement dit, ils appliquent les valeurs inhérentes au domaine au quotidien, et non seulement dans un but précis.

Mais quelles sont ces valeurs, justement ? Quels sont les principes fondamentaux liés à la sophrologie ?Bien sûr, nous ne sommes pas les premiers à aborder cette question. Elle est largement documentée. Toutefois, et comme pour nos autres publications sur les métiers du bien-être, ce petit guide sera consacré à ceux qui envisagent leur professionnalisation en France, en tant que sophrologue.

Nous sommes sur le point de répondre aux questions les plus courantes : ce métier est-il réglementé au sein de l’hexagone ? Existe-t-il une formation permettant de devenir sophrologue ?

Inspirez, expirez… ce voyage entre spiritualité et psycho-corporalité peut commencer !

métier de sophrologue

Qu’est-ce que la sophrologie… et le métier de sophrologue ?

La sophrologie est une méthode psycho-corporelle développée dans les années 1960 par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo. Il a inventé ce néologisme en associant trois étymons : « sos » (l’harmonie), « phren » (l’âme) et le fameux « logos » (science, discours…).


On pourrait ainsi imaginer que ce fondateur a d’emblée établi la dualité corps/esprit dans sa manière d’appréhender le monde et l’humain. Il n’en est rien. Ce scientifique d’origine espagnole a embrassé une perception plutôt cartésienne de la médecine durant ses études et les premières phases de sa carrière. Puis au fil de réflexions, de rencontres, de conscientisations dont on ne fera pas l’historique ici… il a développé un intérêt, une curiosité pour une approche holistique. 

Et pour cause. Le sophrologue (qui n’est pas considéré comme une médecine mais comme un thérapeute en France) adresse la conscience selon une perspective qui reconnaît et valorise l’interconnexion entre le corps et l’esprit.

Une interconnexion correspondant à une harmonisation, une mise au diapason des différentes « facettes » de l’être humain. Il s’agit d’atteindre un équilibre délicat (à maintenir, donc) entre les émotions, les pensées et les sensations physiques. À la clé ? La création d’un état de cohérence globale. Celui où corps et esprit fonctionnent en symbiose.

Ne retrouve-t-on pas cette poursuite d’homéostasie dans de nombreuses traditions en occident ? Absolument. Et c’est précisément suite à des voyages – rétrospectivement initiatiques – que Monsieur Caycedo a fait évoluer sa conception du bien-être.

pratique de la sophrologie

La sophrologie : un pont entre orient et occident ?

Lorsqu’on parle de shiatsu-zen par exemple, il est plutôt question « d’importation ». Même si cette forme de thérapie a trouvé sa place en occident, elle ne prend pas ses racines en Europe ou en Amérique du Nord.En ce qui concerne la sophrologie, le constat est plus nuancé. À travers son blog, une praticienne française parlait d’un « véritable carrefour entre l’Orient et l’Occident » (source).

Cette expression rend honneur au côté multiculturel de la pratique qui nous intéresse ici. Toujours en précisant qu’il ne s’agit pas de médecine conventionnelle (on exclut les principes de diagnostic, de guérison…), il y a tout de même un socle commun avec la psychanalyse.

Dans la famille des techniques alternatives, on perçoit des liens avec la fameuse méthode Coué et son inénarrable positivisme. Sans oublier l’hypnose, évidemment, puisqu’elle permet d’entrer en « communication » avec la conscience

À l’Est se manifestent entre autres le yoga et la méditation, deux ambassadeurs du bien-être que nous avons fréquemment l’occasion d’invoquer ici.

Oui, d’une certaine manière, la sophrologie peut être qualifiée de composite. Tout en gardant une indépendance et une identité, elle s’est construite autour d’un faisceau d’inspirations multiples. Mais alors, que fait exactement un sophrologue ?

Comment un(e) sophrologue vient-elle/il en aide à ses client(e)s ?

La sophrologie couvre un large spectre de problématiques. Alfonso Caycedo s’intéressait aussi bien au sommeil… qu’aux maux dentaires. Plutôt que de chercher à détailler chaque type de prestations, il vaut mieux donner un aperçu global de cette profession, de son apport au cours des séances.

  • Le sophrologue, comme tous les thérapeutes, va commencer par écouter, comprendre au mieux les préoccupations de la personne qui lui rend visite.

  • Chaque séance permet un guidage de la cliente/du client dans son cheminement vers l’atteinte de ses objectifs. Par exemple : réduire son stress au quotidien, retrouver plus rapidement le sommeil, chasses les pensées négatives (et limitantes – cela va souvent de pair), mieux gérer la douleur, etc.

  • Les conseils prodigués, les techniques inculquées devraient permettre à toute personne un réinvestissement une fois qu’elle se retrouve dans la sphère privée.

  • Il peut arriver que des séances de groupe soient agendées. Elles permettent des échanges porteurs, selon une optique de complémentarité. Travailler la respiration, mettre en commun des techniques de visualisation positives… les possibilités sont multiples. Le sophrologue joue alors un rôle d’intermédiaire, rythmant (et parfois thématisant) les rencontres.

Relevons que le concept d’énergie joue un rôle moins important en sophrologie que dans d’autres métiers du bien-être… tel que celui d’énergéticien, évidemment.

Il demeure tout de même cette recherche de vitalité. La méditation aide à reprendre contact avec un soi plus subtil – ainsi la spiritualité fait-elle partie de l’équation. 

Quoi qu’il en soit, cette profession se veut très complète. Elle nécessite des connaissances étendues, afin de sonder les nombreuses corrélations entre le conscient et l’inconscient, le physique et le mental, le visible et l’invisible…

Qu’en est-il, maintenant, du statut des sophrologues ?

Sophrologue : quelle réglementation en France ?

La sophrologie ne compte pas parmi les professions médicales en France. Il n’y a donc aucun diplôme spécifique à obtenir pour exercer ce métier.

Nous vous recommandons très vivement, cependant, de renoncer à « faire cavalier seul », ou à improviser l’ouverture d’un cabinet sans mettre en place certains jalons. Certaines bases essentielles à votre légitimation. C’est ainsi que vous pourrez vous sentir en phase avec votre pratique lorsque vous recevrez vos premiers clients… et tous les autres !

C’est grâce à la Chambre Syndicale de Sophrologie que vous trouverez des repères communs avec vos (futur(e)s) consœurs et confrères. Une publication de la Présidente sur la première page du site officiel donne le ton : « La sophrologie doit pouvoir s’incarner dans une organisation forte et pluraliste qui porte son message auprès du grand public mais aussi auprès des institutions ou des grands acteurs de la société civile. C’est ce en quoi je crois et c’est mon combat au quotidien ».

Le terme « combat » a quelque chose de déroutant. Si on se penche sur l’historique du métier, toutefois, on comprend rapidement cette intensité. Par le passé, la sophrologie a déjà été qualifiée de mouvement « sectaire ». Elle a dû essuyer des critiques vives – des tentatives de bannissement.

En adhérant au syndicat, vous rejoignez un groupe de praticiens suivant des valeurs et des principes fédérateurs. Dès lors, même si elle n’est pas réglementée, cette profession fait l’objet d’une auto-régulation par ses représentants. Dans ce sillon, le suivi d’une formation s’impose comme une évidence. Il garantit une crédibilisation aux yeux du public… et de la fédération.

Comment puis-je devenir sophrologue en France ?

Pour devenir sophrologue en France, le suivi de cours théoriques et pratiques s’imposent. Ils permettent l’obtention d’une certification – sachant que le but ne doit pas faire oublier le chemin, évidemment 😉. Au cours de l’initiation, vous allez assimiler des notions, développer des aptitudes et les mettre en pratique.

Plusieurs angles sont adoptés :

  • Il s’agit d’apprendre la posture du sophrologue, en termes de relationnel, d’éthique, de discours.

  • Bien sûr, les exercices de relaxation, les techniques de méditation et bien d’autres leviers d’accompagnement sont présentées, mises en situation, discutées…

  • Selon les écoles (littéralement), les programmes peuvent légèrement varier. Le centre névralgique reste le même : on retrouve l’élan de la « sophrologie caycédienne»… du nom de son fondateur, donc.

Étant donné le large panel des savoirs en jeu, il ne faut pas espérer une formation « bouclée » en quelques jours. De deux à quatre semestres paraissent indispensables pour se professionnaliser pleinement.

À ce propos, de quelles qualités un sophrologue devrait-il fait preuve ? À l’inverse, que devrait-il éviter s’il souhaite rester en accord avec les principes unificateurs ?

Un(e) sophrologue devrait toujours…

  • Maintenir une attitude bienveillante en toutes circonstances. Seule une écoute active et une absence de jugement peut pérenniser le rapport avec la clientèle.

  • Suivre des formations continues, qui agrémentent la démarche initiale. Ne plus chercher à apprendre au-delà des premières leçons présente le risque de s’enliser dans une routine… et de perdre contact avec les nouvelles dynamiques en sophrologie.

  • Proposer une thérapie personnalisée. Celle qui aidera spécifiquement chaque personne, sans chercher à « calquer » les démarches antérieures.

Elle/il doit absolument…

  • Respecter un cadre éthique et déontologique. L’intégrité physique et psychique de la cliente/du client demeurent une priorité absolue.
  • Rester dans les limites du métier ; par exemple en évoquant la possibilité d’une guérison grâce à votre intervention.

Un(e) sophrologue ne devrait pas…

  • Encourager les clientes/clients à se détacher des spécialistes de la santé comme si la sophrologie Elle s’inscrira en tant que thérapie complémentaire.
  • Basculer dans une forme de prosélytisme ; c’est ce genre de dérives qui nuisent à la réputation de cette profession. Même si certaines croyances détonnent par rapport aux perceptions « sociétales » les plus courantes, il serait contre-productif de chercher une rupture à tout prix. Cela rejoint le point ci-dessus.
  • Négliger son propre développement personnel. Cela nuirait à son efficience. Pensez à appliquer, autant que possible, les conseils livrés. Sachant que personne n’exige de vous la perfection😉.

Pour commencer à exercer en tant que sophrologue, il faut acquérir le statut d’auto-entrepreneur (ou « micro-entrepreneur » selon l’appellation désormais officielle).

Un certain nombre de démarches s’imposent. Parmi elles, l’incontournable inscription auprès de l’Urssaf. Plusieurs pages du site officiel correspondent à un potentiel point de départ ; on pense notamment à celle-ci.

L’idée centrale ? Enregistrer votre activité et lui conférer un statut légal. Sans cette phase, aucune facturation régulière n’est envisageable. La déclaration fiscale se révèle complexe. Et vous pourriez tout simplement rencontrer des problèmes judiciaires.

Au moment où vous serez invité(e) à saisir le code NAF (APE), sachez que la sophrologie appartient à la catégorie des « activités de santé humaine non classées ailleurs). Cela correspond au code 8690F.

Développer son activité en tant que sophrologue

Les tribulations liées à la sophrologie se sont largement apaisées. Depuis quelques années, cette profession a acquis ses lettres de noblesse.

C’est une bonne nouvelle… car cela laisse augurer une clientèle ; des besoins à adresser. Mais attention : une concurrence reste à prévoir !

Développer son activité consiste à en promouvoir les avantages, à forger sa visibilité. Plusieurs initiatives se conjuguent, se font écho :

  • La création d’un site Internet, qui met en valeur vos services.
  • La constitution d’une fiche d’établissement Google.
  • L’ouverture d’un ou plusieurs compte sur les réseaux sociaux
  • Et pourquoi pas l’emploi de méthodes plus traditionnelles : flyers, affichages autorisés, petites-annonces dans le journal…

Nous sommes persuadés de votre talent. Mais le public ne peut pas deviner que vous avez décidé d’engager cette grande aventure humaine. La promotion contribue à engager une audience. Sans relâcher ses efforts trop vite… puisque la fidélisation revêt autant d’importance !

Vous avez des questions à ce sujet ? Vous souhaitez bénéficier d’un accompagnement complet, qui laisse évidemment une place à vos souhaits personnels ? Sentez-vous libre de nous joindre ! Nous sommes là pour aider les professionnels du bien-être à mettre en place leur activité… et à la propulser vers le succès !

Quel est le tarif/horaire d’une séance chez le sophrologue ?

En moyenne, il paraît raisonnable de ne pas dépasser les 120€, et de commencer à 50€. Au-dessus, vous risquez de dissuader certains curieux. Au-dessous, vous donnerez l’impression de « brader » vos compétences, jusqu’à susciter une certaine méfiance…Ces données chiffrées restent indicatives. Pensez à la veille concurrentielle, autrement dit à l’étude des prix pratiqués chez les autres praticiennes et praticiens, pour moduler votre offre.

Pratiquer le métier de sophrologue en France : en route vers une carrière… équilibrée !

La sophrologie n’aura jamais fini de révéler ses subtilités. Elle repose sur des principes très divers, si bien qu’elle ne se repose jamais : elle évolue, au gré des défis modernes.

Passionnante, cette profession l’est pour plusieurs raisons. La plus évidente ? Cette dimension profondément humaine. En « mariant » l’est et l’ouest, le corps et l’esprit, cette discipline touche au cœur de notre complexité anthropologique.Oui, le chemin à parcourir pour devenir sophrologue est exigeant. Non, vous ne serez pas forcément en pleine rentabilité dès vos premières séances. Toutefois, l’épanouissement à la clé, la manière dont vous pouvez contribuer au bonheur d’autrui (tout comme au vôtre !) devrait vous encourager à persévérer 😊. Et si vous suez à l’idée de vous « lancer »… pas de panique, la gestion du stress est au programme !

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