Le métier de somatothérapeute n’est pas encore très connu en France. Il serait dommage de renoncer à le pratiquer pour autant, ou, pour les patient(e)s, à bénéficier des séances.
Ce guide rejoint notre série d’articles sur les métiers du bien-être, selon l’approche complète que nous privilégions. Il s’agira tout d’abord d’apporter une définition claire et dynamique de cette profession. De manière très simplifiée, l’on peut dire qu’elle consiste à aider, accompagner, soigner (dans le sens non-médical du terme) par le toucher.
Mais il y a bien d’autres éléments intéressants à mettre en valeur. Nous allons également apporter quelques éclaircissements quant au cadre légal en France. Ce faisant, vous découvrirez comment devenir somatothérapeute. Sachant que certaines personnes ont des prédispositions supplémentaires. Des qualités, peut-être même des dons favorisant leur entrée dans cet univers passionnant.
Les plus pragmatiques seront ravis, en outre, d’obtenir quelques indications sur les démarches à entreprendre pour enregistrer son activité et le salaire d’un somatothérapeute.
Alors, quelles sont les caractéristiques de ces thérapies contemporaines ? Comment pouvez-vous aider les autres par ce biais, tout en vous épanouissant professionnellement ?
Somatothérapeute : une définition
Pour bien comprendre un métier du bien-être, il est important d’en cerner les contours. De résister aux raccourcis et aux généralisations. Cela éloigne de certaines confusions. Par exemple, bien que le somatothérapeute adopte une démarche similaire à celui du guérisseur, les deux activités ne sont pas strictement synonymes.
Le nom de cette profession une étymologie propre, qui aide à saisir une partie de ses fondements conceptuels. D’un côté, et comme on vous l’expliquait ici, on retrouve le préfixe « Somato », dérivé du grec ancien et signifiant corps. D’un autre, il y a le très répandu suffixe « -thérapie », qui renvoie aux soins.
Il manque tout de même une pièce du puzzle ; celle qui permet de comprendre la spécificité de cette thérapie, justement. Car selon les principes de l’École Européenne de Psychothérapie Socio et Somato-Analytique, servant de référence à la pratique, le lien entre le corps et l’esprit se trouve au cœur de l’approche.
Oui, le corps et l’esprit. Deux entités, deux parties de notre être que la médecine occidentale sépare (trop ?) souvent. La somatothérapie, au contraire, a pour objectif une réconciliation. La praticienne, le praticien vont – osons la métaphore – chercher les « nœuds » du mal-être afin de les défaire.
Un métier né en occident… aux principes pourtant très orientaux
Il est intéressant de remarquer que malgré son histoire européenne, la somatothérapie entretient de nombreuses affinités avec les anciennes pratiques médicales d’orient, telle que la médecine traditionnelle chinoise, le reiki ou encore l’ayurveda.
Ce sont les énergies vitales et leur importance au moment de se maintenir en bonne santé qui se retrouvent dans chacune de ces traditions.
Le somatothérapeute, justement, va veiller à rétablir la bonne circulation de ces énergies. Par le toucher notamment (mais pas uniquement – nous allons bientôt expliquer pourquoi), ce spécialiste va guider la personne accompagnée sur le chemin d’un déblocage.
La mémoire cellulaire et les blocages qui en découlent
Afin de comprendre cette démarche, il faut s’ouvrir à une perception du corps humain plus subtile qu’en médecine conventionnelle. Aux réactions chimiques et aux actions mécaniques s’ajoutent une dimension spirituelle : notre rapport à la vie, nos expériences peuvent se « lire » en consultant l’enveloppe charnelle.
Par exemple, quelqu’un qui a été régulièrement violenté durant son enfance (ou ne serait-ce qu’une fois, selon le principe du trauma) en viendrait à « stocker » une information négative liée au(x) événement(s).
Attention : cela ne signifie pas que la douleur physique soit encore ou à nouveau perceptible. C’est une possibilité, mais elle non une évidence. Il arrive qu’un individu ait refoulé son souvenir, et qu’un contact avec la zone concernée ravive sa mémoire. Ce qu’on appelle la mémoire cellulaire, justement, en somatothérapie.
Il serait alors absurde de constater seulement. Un bon praticien va considérer la « détection » du nœud, du point de blocage, et envisager un travail de soin adapté. Sachant que ce sera la patiente ou au patient de tracer son chemin. L’expert va guider le processus de libération des énergies négatives, mais il ne promet pas une résolution immédiate.
Se libérer de ses émotions négatives grâce à somatothérapie
Dans tous les cas, se débarrasser des émotions négatives, et avec elles des pensées limitantes, se trouve au cœur de la thérapie.
Les émotions en question prennent des formes très variées, d’une plus ou moins grande gravité. Il y a le stress bien sûr, le sentiment d’angoisse permanent… mais également des manifestations physiques du mal-être. Nausées, troubles érectiles chez l’homme, irrégularités menstruelles chez la femme…
Selon les principes actuels de la somatothérapie, sachant qu’ils ont évolué en « rencontrant » d’autres pratiques au fil du temps, il faut permettre une nouvelle circulation du flux énergétique. En plomberie, on imagine mal réparer une fuite sans savoir où elle se trouve, n’est-ce pas ? Ici, l’idée est identique.
En ce qui concerne la « réparation » justement, elle prend des formes diverses. La mise à contribution de la gestuelle, du mouvement s’avère essentielle : le yoga, la danse, la conscientisation de la respiration sont autant de leviers menant à rétablir cette rupture, souvent ces ruptures entre le corps et l’esprit.
Contrairement à un plombier, pour reprendre notre comparaison et préciser ses limites, le somatothérapeute ne va pas seulement utiliser des outils lui-même et résoudre la situation. Il peut, par exemple, administrer des massages localisés, pensés par rapport aux points de tension.
Pour autant, le bien-être se construit aussi et surtout grâce à la personne qui cherche (et trouve progressivement) des solutions pour progresser. Pour remplacer les émotions négatives par une joie naturelle et un équilibre porteur. Bien sûr, cela ne résout pas tous les problèmes. Mais cela aide à accepter les difficultés du passé, et affronter celles qui viennent.
Somatothérapeute : quelle réglementation en France ?
Le terme « pseudoscience » n’a pas une consonnance péjorative pour rien : en France, les institutions ne réservent pas toujours un bon accueil à la médecine non-conventionnelle.
Pour autant, il faut le reconnaître : depuis quelques années, les thérapies alternatives sont mieux acceptées, davantage reconnue et ancrées dans les mœurs. La profession de somatothérapeute peut donc être exercée de manière officielle, à condition de bien se renseigner en amont.
Un cabinet d’avocat français a notamment consacré cette page aux différents métiers du bien-être et aux considérations légales que chaque praticien doit connaître.
On pourrait consacrer plusieurs dizaines de pages à cette question ; retenons l’essentiel.
Vous devez connaître et comprendre les objectifs et les limites de votre activité. Il ne s’agit pas de dévaloriser – plutôt de donner sa juste valeur à la pratique.
Pour quelqu’un d’honnête, cela semble évident. Toutefois, et malheureusement, certains guérisseurs auto-proclamés laissent espérer une « guérison miracle », profitant du désespoir d’autrui pour servir leur propre intérêt.
- Soignez, en conséquence, la terminologie employée dans vos publications. Un somatothérapeute ne devrait jamais se présenter comme un « médecin ».
- La grande pièce maîtresse de la réussite, c’est la transparence. Restez clair(e) sur les bienfaits et les modalités qui organisent les séances.
Pour résumer, devenir somatothérapeute n’est en aucun cas « illégal », mais il ne faut pas négliger votre dynamique communicationnelle en tant que thérapeute et respecter la loi française concernant les thérapies en général.
Comment devenir somatothérapeute ?
Ouvrir un cabinet de somatothérapeute ou tout équivalent du jour au lendemain, sans songer à une formation certifiante… compromet (très) largement vos chances de succès. Non seulement vous peinerez à fidéliser une clientèle, mais vous risquez de questionner votre propre légitimité face aux difficultés rencontrées.
En plus de certaines approches autodidactes (lectures d’ouvrages spécialisés, apprentissage par podcasts…), envisagez rapidement – avant de commencer votre profession libérale, donc – l’inscription à des cours agréés.
L’une des voies « royales », car en lien avec la modernisation-même de la somathothérapie, revient à suivre les cours de l’Éepssa, ou école européenne de psychothérapie socio- & somato-analytique.
En suivant ce lien, vous serez renseigné(e) sur les modalités, sachant que le cursus n’est pas long et permet d’acquérir des connaissances, des compétences solides pour exercer la profession de somatothérapeute dans les meilleures conditions.
Grâce au certificat que vous recevrez, vous jouirez d’une nouvelle assise. Cette formation initiale apparaît comme un gage essentiel d’authenticité.
Apprendre le métier de somatothérapeute : les compétences à assimiler ou à construire/compléter durant une formation
Voici une liste non-exhaustive des compétences à acquérir ou à développer lorsqu’on souhaite pratiquer ce métier du bien-être.
- Une excellente connaissance du corps humain, sur le plan anatomique et physiologique.
- Une maîtrise des techniques relatives à la thérapie corporelle. Cela va de pair avec le premier point ; mais on dépasse ici le stade théorique pour embrasser la dimension pratique, exigeant délicatesse et précaution.
- Un sens de l’empathie, idéalement inné, quoi qu’il en soit à développer et affiner, pour être en mesure de percevoir et comprendre les émotions d’autrui sans se laisser envahir par ces dernières.
- Des connaissances encyclopédiques solides concernant les métiers du bien-être de manière plus générale et les concepts spirituels associés.
Il va de soi qu’un seul programme ne saurait suffire. Comme dans toutes les professions, la formation continue demeure un gage de progression, de développement personnel et professionnel. La/le somatothérapeute gagne à rester en contact avec le monde, son évolution, ses innovations… et avec elle-même ! Les salons bien-être proposés partout en France sont de bonnes occasions de rencontrer des professionnels de différents horizons et d’échanger sur les différentes pratiques.
Somatothérapeute : quel est son profil-type (qualités, approche privilégiée…) ?
Chaque somatothérapeute met en œuvre et au service des autres sa singularité. Le « profil-type » n’a donc rien de limitant ; nous l’établissons uniquement pour vous aider à définir dans quelle mesure cette profession vous correspond.
En principe, un somatothérapeute devrait…
- Accorder une grande importance à l’aide d’autrui, selon une démarche détachée de son égo.
- Connaître, comprendre et respecter le corps humain en tant que concept et dans sa matérialité.
- Intégrer la notion d’énergie, ou un équivalent, à son approche thérapeutique. Ce faisait, accorder une place à la spiritualité.
- Faire preuve de patience, d’écoute, de bienveillance et de pudeur.
Il doit absolument…
- Apprendre à reconnaître les limites posées lors d’une session, en respectant sans compromis l’intégrité physique et psychique.
- Confiner sa pratique aux possibilités qu’elle offre, sans se prétendre ou s’imaginer appartenir au corps médical.
En principe, un somatothérapeute ne devrait pas…
- Organiser son approche autour de la guérison: il est avant tout question de réactiver la mémoire cellulaire et d’établir une feuille de route.
- Agir sans explications : le contexte et le bien-fondé verbalisé des gestes comptent beaucoup.
- Espérer ou promettre des miracles.
Somatothérapeute : les démarches pour devenir auto-entrepreneur
Nous vous invitons à consulter ce lien afin d’entreprendre les démarches propres à officialiser votre statut d’auto-entrepreneur, en l’occurrence en tant que somatothérapeute.
Toutes ces formalités, telles que l’obtention du code SIREN, sont incontournables. Grâce à elles, vous donnez un statut légal à votre cabinet. C’est ainsi que la facturation et les déclarations fiscales deviennent possibles, entre autres.
Nous vous rendons attentive/attentif au fait que le métier de somatothérapeute a pour code APE (dit aussi NAF) le 86.90F. On y retrouve (c’est la formule officielle) les activités de santé humaine non classées ailleurs. En accédant à cette page, vous en saurez plus à ce sujet
Somatothérapeute : quel est le salaire médian ?
Le salaire moyen, ou plutôt le revenu d’un somatothérapeute peut aller de 2000€ à 6000€, si ce n’est davantage. Ces bornes sont très largement indicatives : le nombre de rendez-vous que vous voulez/pouvez accepter va faire osciller votre bilan.
Afin de ne pas compromettre l’efficacité des séances, cela dit, ménagez autant que possible votre agenda.
Somatothérapeute : serait-ce votre vocation ?
Nous ne pouvons évidemment pas décider à votre place. Peut-être que ces explications vous ont conforté dans l’idée de devenir somatothérapeute. Ou qu’elles vous mènent à réfléchir encore un peu.
Si vous décidez d’aller « de l’avant », que vous vous sentez en phase avec les principes et les objectifs de ce métier du bien-être… nous vous souhaitons en tout cas une pleine réussite. Ce type de thérapie gagne à être connu. En serez-vous l’une des ambassadrices ou l’un des ambassadeurs ? 😉 Sans pression, bien sûr ! Seule les énergies positives doivent circuler, après tout !
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